Diesel : un carburant qui a de l’avenir

Conseil publié dans la catégorie Actualité automobile le 22/10/2018

Vous pensez que le diesel est sur la corde raide ? Vous hésitez encore à acheter un véhicule diesel ? Nous vous expliquons pourquoi les véhicules diesel ont encore de l’avenir, contrairement à ce que l’on peut entendre.

Histoire du diesel en France

Remontons en arrière et revenons dans les années 1980. L’industrie automobile en France est en perte de vitesse depuis que les constructeurs étrangers, notamment les Japonais, inondent le marché. En parallèle de cela, les secteurs de l’agriculture et du transport routier sont également en perte de vitesse. La France souhaite donc soutenir ces professions en décidant de diminuer les taxes sur le carburant Diesel, utilisé exclusivement par les camions et les tracteurs à cette époque.

C’est à ce moment que les constructeurs automobiles français ont profité de cette opportunité pour développer des motorisations diesel afin de relancer leur production, en proposant aux Français un carburant moins cher que l’essence type SP95 ou SP98.

Les arguments sont simples, ces véhicules sont un peu plus cher à l’achat, mais ils consomment jusqu’à 20% de carburant en moins, sont plus fiables dans le temps et ils se revendent également plus cher. Certaines innovations technologiques voient le jour, comme l’injection directe, qui permet de baisser encore la consommation de carburant et les émissions de CO2, sans sacrifier la puissance. Les ventes de véhicules diesel décollent dans les années 1990 permettant de relancer l’économie française avec le soutien de l’État.

Le constat est sans appel, plus de 70% des voitures vendues en 2011 sont au diesel, la France est championne du monde en la matière !

L’OMS tire le signal d’alarme

En effet, de nombreux organismes de santé et d’associations tirent le signal d’alarme : le diesel est dangereux pour la santé !

Ce qui est vrai, comme tout carburant, mais le diesel émet moins de CO2 que les moteurs essence.

De leur côté, les constructeurs automobiles ont déjà réagi par des innovations technologiques permettant le traitement de ces particules fines, notamment grâce au développement des filtres à particules, qui permettent d’éliminer une grande partie des émissions de particules fines. Les moteurs diesel émettent ainsi moins de particules fines que les derniers moteurs essence.

De plus les différentes normes anti-pollution mises en place par l’État durcissent les taux d’émission de ces particules fines. On passe donc à la Norme Euro 6b qui impose des taux d’émissions considérablement réduit pour le CO2, les particules fines et le NOx.

Pollution des voitures diesel

Un véhicule diesel de norme Euro 5 ou Euro 6 ne va émettre de très peu de particules fines, on est non seulement bien en dessous des nouvelles normes, mais celles-ci sont beaucoup plus restrictives qu’il y a quelques années. Grâce à cela, les émissions de polluants par les moteurs diesel sont maintenant réduites à de très faibles taux.

Traitement des particules fines et NOX

Les constructeurs innovent sans cesse et proposent différents systèmes pour neutraliser en partie l’émission de particules fines et de NOX dans l’air. Plusieurs systèmes sont donc mis en place en plus du filtre à particule. On retrouve par exemple :

  • Le “piège à NOx” qui agit comme un catalyseur classique et qui piège le NOx chimiquement. Il permet d’éliminer et de convertir le NOx en gaz inoffensif. L’inconvénient est qu’il ne traite pas l’intégralité des particules émises. Il peut cependant laisser passer des particules non traitées.

  • L’adjonction d’additifs type “AdBlue”. Ces additifs sont injectés dans les gaz d’échappement afin de neutraliser les NOx. La réaction chimique transforme le NOx en Azote et en Eau. Ce système est plus efficace que le piège à particule, mais nécessite une température de fonctionnement de 190 °C environ, fonctionnant parfaitement sur de longs trajets et sur autoroute.

Innovations technologiques

Pour améliorer l’efficacité à froid des moteurs, Bosh propose un nouveau système anti-pollution plus actif et nettement plus efficace à froid. Ce système récupère les gaz d’échappement, à la sortie du filtre à particules, pour les injecter à l’admission, afin de réduire la formation de NOx. Bosh combine à cela l’adjonction d’un agent réducteur de NOx, au même titre que l’AdBlue, à la différence que ce système est capable de fonctionner en dessous de 190° C, permettant de neutraliser le NOx à froid, sur de courts trajets. Ce système permet d'émettre seulement 13 mg de NOx par kilomètre, au lieu des 80 mg/km, autorisés par la réglementation en vigueur.

innovation diesel Bosh

Les pollueurs ne sont pas ceux que l’on pense

Tout d’abord, un rapport du Ministère de l’environnement montre que le principal gaz à effet de serre polluant est le CO2, participant au réchauffement climatique. D’ici 20 ans le CO2 représentera 52% des émissions de GES. On sait d’ores et déjà que les moteurs diesel rejettent moins de CO2 que les moteurs essence.

Répartition des émissions GES mondiales

De plus, d’après la même étude, les émissions de CO2 en France sont en baisse de 16% par rapport à 1990, et le secteur du transport représente 26% des émissions de CO2 contre 37% pour le secteur de la production d’électricité, en UE.

Évolution des émissions de CO2 dans le monde

Enfin, l’ensemble du transport routier en France émet 120.000 tonnes de CO2 par an, là où l’industrie manufacturière et la construction, en France, émettent plus de 700.000 tonnes de CO2 par an.

On constate donc que le transport routier, notamment la voiture est loin d’être le plus gros pollueur. Le diesel ne représente qu’une partie de la pollution émise, les moteurs essence émettant plus de CO2.

Pollution des moteurs essences

On peut croire que les véhicules essence ne polluent pas énormément, mais c’est faux. Depuis l’apparition de la technologie d’injection directe sur les moteurs essence, ces derniers polluent tout autant qu’un moteur diesel concernant l’émission de particules fines. Les motorisations essence à injection directe ont dorénavant l’obligation de mettre en place un filtre à particule comme sur les diesel tellement les émissions de particules fines ont augmentées.

Vignette Crit’Air

Afin de réguler la circulation, dans certaines agglomérations, des véhicules polluants, l’État a mis en place une vignette qui classe les véhicules en fonction des émissions de polluants atmosphériques.

Ainsi, la vignette Crit’Air pénalise les vieux moteurs diesels à la norme Euro 4 et inférieure. Si vous possédez un véhicule diesel à la norme Euro 5 ou Euro 6, alors vous ne serait pas pénalisé par la vignette Crit’Air, vous posséderez une vignette Crit’Air 2.

Il faut également savoir que l’ensemble des nouveaux moteurs diesel sont forcément conformes à la norme Euro 6 et donc éligibles à la vignette Crit’Air 2.

Conclusion

Les véhicules diesels ont bénéficié de nombreux avantages durant des décennies. La France développé le diesel à une époque où nous n’en avions pas besoin, cela a permis de booster notre industrie pendant des années.

L’État a mis en place de nombreuses aides afin de pousser le diesel, comme un prix à la pompe moins cher, un bonus écologique, et une TVA récupérable sur les véhicules de société.

On se rend compte aujourd’hui que les vieux moteurs diesel sont encore en activité et polluent énormément. Il y a une confusion qui est faite entre les anciens moteurs diesels et les nouvelles motorisations qui ne polluent pas plus que les moteurs essence, cependant, il est nécessaire d’aligner le diesel sur l’essence en terme d’avantages, la transition ne sera pas facile, mais les constructeurs s’adaptent déjà à ces nouvelles contraintes drastiques avec des innovations technologiques.

Le diesel devrait se stabiliser aux alentours de 30% du marché, ce qui représente les gros rouleurs et les personnes n’habitants pas dans les grandes agglomérations. Le diesel n’est donc pas voué à disparaître comme le pensent de nombreuses personnes.

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